DISPARITION D’UNE GRANDE DAME

Publié le par David L'Epée

Ce dimanche 17 avril, à Rome, la célèbre maoïste italienne Maria-Antonietta Macciocchi est décédée, à l’âge de 84 ans.

 

Militante communiste puis députée européenne du Parti Radical Italien, elle s’était fait connaître, entre autres ouvrages, par son célèbre livre intitulé De la Chine , écrit suite à un voyage dans la Chine de la fin de la Révolution Culturelle. Ce livre, dont nous avons plusieurs fois parlé sur le blog en en citant de larges extraits, lui valut d’être bannie du Parti Communiste Italien, alors complètement inféodé à l’URSS.

 

Nous garderons le souvenir d’une femme courageuse, communiste authentique, féministe de coeur (dans le sens noble), qui avait tenté de réhabiliter la Chine de Mao dans le cercle de l’Internationale, qui n’avait pas eu peur de défier le Kremlin ni de s’exposer aux foudres et à la censure de la bourgeoisie dominante de son pays. Rejetée à la fois par ses anciens camarades de parti, par les staliniens, et par les médias italiens, elle aura laissé dans l’esprit des Chinois qu’elle a rencontré l’image de ce qu’on appelle ici une « amie-étrangère ». L’internationalisme théorisé par Marx et continué par Mao, elle l’avait compris mieux que beaucoup de ses contemporains européens, fussent-ils communistes, car à l’heure où ceux-ci tournaient leurs regards vers Moscou pour y chercher le socialisme, elle l’avait déjà trouvé. A Pékin.

 

Comme ultime souvenir, permettez-moi de citer quelques mots extraits de son livre dans lequel elle rend hommage à la beauté de la femme chinoise :

 

« La femme chinoise est donc presque toujours belle : chez elle, en effet, le style réside dans une manière d’être, une inspiration, une tension intérieure, une façon d’être, humaine et fragile, qui la rend belle, parfois très belle. Ce style, ce sont souvent aussi ses mains, impeccablement fuselées. Et l’on comprend mal que des mains si fines et menues, loin de s’abîmer, puissent être toujours soignées et conserver leur élégance. Pour juger une femme chinoise, il faut donc moins recourir aux critères habituels qu’à l’intuition. On les trouvera alors très belles, dans ce perpétuel mouvement intérieur qui les conduit à adhérer aux idées nouvelles, à s’y frayer une voie, à y créer leur propre modèle. »

 

De la Chine , Seuil, 1971, p. 431

 

Maria-Antonietta Macciocchi sur le blog :

 

-          Ils ne Sont pas comme nous – Shanghai et le Fléau Colonial

-          Une Ecole dans la Chine des Années 70

-          Hong Kong : la Violence du Stupre

Publié dans mémoire

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M
Paix à son âme, mais "grande dame", c'est beaucoup dire.<br /> Je relève quelques erreurs dans votre article:<br /> *Dire que le Parti Communiste Italien était dans les années 70 inféodé à Moscou est une contrevérité grossière.<br /> *Une "communiste authentique" ne finit pas sa vie politique dans un des Partis les plus réactionnaires d'Italie<br /> *Parler des "foudres" et de la "censure" de la bourgeoisie italienne est assez fruité. Le Parti Radical ne passe pas pour être l'organe du prolétariat. La bourgeoisie est toujours très clémente avec ce qui divise le mouvement ouvrier.<br /> <br /> Quant à son ouvrage modestement intitulé "De la Chine", c'est une succession d'inepties trempée dans l'antisoviétisme et l'antimarxisme.<br /> <br /> "Il y a un cadavre dans le placard, et ce cadavre, c'est la théorie marxiste elle-même, comme praxis révolutionnaire" (M-A.M, Pour Gramsci)
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