« REPLACER LE MARXISME DANS UNE POSITION CENTRALE EN CHINE »
Une dépêche intéressante publiée le 11 décembre par Xinhua :
« L'Université de science politique de
La création de cette école traduit les efforts du PCC en vue de renforcer l'étude de la théorie du marxisme. Un haut dirigeant chinois a appelé tout récemment à faire de grands efforts afin de promouvoir la sinicisation du marxisme et d'explorer un nouvel horizon du marxisme en Chine contemporaine. »
Cela m’a rappelé un article de Frédéric Koller intitulé Piqûre de Rappel Marxiste en Chine et paru dans Le Temps le 13 avril 2006. En voici un extrait :
« Il existe des centaines de centres de recherche marxistes à travers les universités de tout le pays. Rien de plus naturel, a priori, pour un pays dont
« Nous voulons rompre avec l’ancien marxisme, objet théorique et de propagande, pour explorer un marxisme réaliste et utile servant à renforcer la base théorique des dirigeants » explique son vice-directeur, Cheng Enfu, qui se décrit comme un néo-marxiste. L’institut n’est à vrai dire pas nouveau, mais il a vu son statut rehaussé et ses moyens considérablement augmentés. Passant de 57 à plus de 200 employés, il est chargé de piloter sur dix ans un vaste chantier mobilisant 3000 chercheurs de tout le pays pour produire 100 à 150 manuels marxistes avec un budget illimité qui devrait se situer entre 100 et 200 millions de yuans (16 à 32 millions de francs). Placé sous le patronage du ministre de
Aujourd’hui comme hier, l’ACSS fait figure de rempart contre les influences étrangères et l’universalisme des Lumières. Difficile de voir dans ce programme davantage qu’une simple reprise en main disciplinaire ou une autre forme de mobilisation patriotique. […] Cheng Enfu et son équipe ont donc pour fonction de redonner un contenu théorique à cette réorientation qui pourrait fonder une nouvelle orthodoxie. […]
« Nous ne sommes pas des conservateurs, explique le vice-président. Nous luttons contre
Pour Mao Yushi, un économiste libéral ostracisé par le régime, la création de cet institut représente un signal fort : « Cela démontre l’intention du pouvoir de replacer le marxisme dans une position centrale en Chine. C’est une victoire de la gauche. »
(1) Ce qu’on appelle en Chine