IL Y A UN AN : LE BARRAGE DES TROIS GORGES ET LE CONSEIL DES DROITS DE LHOMME
Voici encore un billet de notre série « Il y a un an » dans laquelle nous nous amusons à comparer ce qu’on pouvait dire de
Souvenez-vous, en mai de l’an dernier le monde découvrait le plus grand barrage du monde, un projet pharaonique présenté à la fois comme une catastrophe écologique et une révolution écologique capable de fournir au pays d’énormes stocks d’électricité « propre ». Frédéric Koller, envoyé spécial du Temps en Chine, écrivait dans ce journal le 19 mai 2006 :
« Œuvre tour à tour rêvée par Sun Yat-sen, le père de
Défiant l’imagination, le barrage des Trois Gorges est un extraordinaire condensé de symboles. Dicté de façon autoritaire, il s’inscrit dans la tradition des grands projets (Grande Muraille, Grand Canal) d’un Etat impérial fort. Utopique, il est l’héritier du maoïsme et de sa volonté de faire un saut dans le futur. »
On reparle ces derniers temps du Barrage des Trois Gorges, et plus spécialement des problèmes sociaux qu’il a occasionné (avec les déplacements massifs de populations) grâce au film Still Life de Jia Zhangke que je vous conseille d’aller voir s’il sort en Europe.
A peu près au même moment où on annonçait cette formidable « victoire sur la nature » (notion centrale dans la philosophie maoiste), on débattait fort à l’étranger pour savoir s’il était ou non décent de faire entrer
Pourtant, en ce mois de mai 2006, d’autres voies commençaient à se fair entendre. Ainsi celle de Gu Xuewu, directeur de l’Institut d’études politiques de l’Asie de l’Est à l’Université de Bochum (Allemagne), qui écrivait, dans le Duowei Xinwen Wong, journal en langue chinoise paraissant à new York :
« Même si certains progrès ont été réalisés en matière de respect des droits de l’homme en Chine, les médias et les hommes politiques occidentaux ne s’en contentent toujours pas. On peut le comprendre, car les critères ne sont pas les mêmes. […] Les utiliser [les critères occidentaux] pour juger la situation en Chine et dans d’autres pays en voie de développement aboutit naturellement à des résultats très différents. Ne pas vouloir que des pays mal notés sur le plan du respect des droits de l’homme prennent part à l’action des Nations Unies dans ce domaine, c’est considérer le problème sous un angle idéologique.
Je pense que sur les 191 Etats membres que compte l’ONU, ceux qui ont un point de vue similaire à l’opinion de
L’Occident prône une vision planétaire des droits de l’homme, tandis que les pays en voie de développement, parmi lesquels
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